Faut-il publier une annonce de liquidation si la société n'a jamais réellement exercé ?
Oui. Toute société immatriculée au RCS doit réaliser une dissolution puis une liquidation, même en l'absence totale d'activité. L'annonce de liquidation reste obligatoire pour permettre la radiation du registre.
Peut-on publier dissolution et liquidation dans une seule et même annonce ?
En règle générale, non. La loi impose deux publications distinctes : une pour la dissolution, une pour la liquidation. La fusion des deux annonces n'est possible que dans certains cas très particuliers (ex. clôture immédiate avec liquidateur identique, structure simple), et doit être validée par un professionnel.
Quel est le délai légal pour publier l'annonce de liquidation ?
L'annonce doit être publiée rapidement après l'assemblée de clôture. Aucun délai strict n'est imposé par les textes, mais dans la pratique, la publication intervient dans le mois, afin de déposer ensuite la demande de radiation sans retard.
Dans quel journal publier l'annonce de liquidation ?
L'annonce doit être diffusée dans un Support Habilité à recevoir des Annonces Légales (SHAL) du département du siège social : JAL (journal) ou SPEL (service de presse en ligne). Le choix du support n'influence pas le prix, qui est forfaitaire et réglementé.
Que se passe-t-il si l'annonce de liquidation n'est pas publiée ?
Sans publication, la société ne peut pas être radiée : elle reste juridiquement existante, continue d'être redevable de certaines obligations (déclarations, taxes éventuelles), et le greffe refusera le dossier de radiation. La publication est donc indispensable.
Le liquidateur peut-il rédiger lui-même l'annonce de liquidation ?
Oui. Le liquidateur peut rédiger l'annonce, mais doit veiller à respecter toutes les mentions obligatoires (dénomination, liquidation clôturée, dépôt au greffe…). L'usage d'un formulaire guidé ou d'un modèle réduit fortement le risque d'erreur.
Doit-on joindre les comptes de liquidation lors de la publication ?
Non. Les comptes de liquidation ne sont pas publiés dans la presse légale. Ils doivent toutefois être déposés au greffe lors de la demande de radiation, accompagnés de l'attestation de parution.
Le tarif de l'annonce change-t-il selon la longueur du texte ?
Non. Depuis la réforme, les annonces de liquidation sont facturées au forfait. Le prix est identique pour tous les supports d'un même département, et ne dépend plus du nombre de lignes.
Que devient le boni ou le mali de liquidation ?
Le boni de liquidation est réparti entre les associés selon leurs droits et peut être soumis à fiscalité. Le mali de liquidation est supporté par les associés. Ces éléments ne figurent pas dans le détail dans l'annonce légale.
Combien de temps conserver l'attestation de parution ?
Il est recommandé de conserver l'attestation aussi longtemps que les pièces comptables et juridiques, c'est-à-dire au moins 6 à 10 ans. Elle peut être demandée en cas de contrôle ou pour justifier la disparition de la société.
Que faire si une dette apparaît après la clôture de liquidation ?
Si une dette oubliée surgit après la clôture et la radiation, le créancier peut agir contre les anciens associés qui ont perçu le boni de liquidation, à hauteur de ce qu'ils ont reçu. Il dispose d'un délai d'un an à compter de la radiation pour former cette demande. C'est pourquoi il est crucial de dresser un inventaire exhaustif des dettes avant de clôturer.
La liquidation peut-elle être annulée ou révoquée ?
Une fois la radiation prononcée, il est très difficile voire impossible d'annuler la liquidation. En revanche, avant la radiation, les associés peuvent décider de mettre fin à la liquidation et de reprendre l'activité en révoquant la dissolution, à condition que toutes les conditions légales soient réunies (notamment l'absence de commencement d'exécution des opérations de liquidation).
Le liquidateur est-il rémunéré pour sa mission ?
Lorsque le gérant assume lui-même les fonctions de liquidateur, il n'est généralement pas rémunéré au-delà des éventuelles indemnités prévues par les statuts. Si un liquidateur tiers est désigné (avocat, expert-comptable), sa rémunération doit être fixée dès sa nomination, soit par l'assemblée, soit par décision de justice si les associés ne parviennent pas à s'accorder.
Faut-il convoquer un commissaire aux comptes pour la liquidation ?
Si la société avait l'obligation de nommer un commissaire aux comptes durant son activité, celui-ci doit établir un rapport sur les comptes de liquidation présentés à l'assemblée de clôture. En l'absence de commissaire aux comptes, cette formalité n'est pas requise, mais faire valider les comptes par un expert-comptable reste vivement conseillé.
Peut-on liquider une société en ligne, sans se déplacer ?
Oui, depuis la dématérialisation complète des formalités via le guichet unique, l'intégralité de la procédure de liquidation peut s'effectuer en ligne : convocation électronique des associés, signature du PV par voie dématérialisée, publication de l'annonce sur une plateforme SPEL, dépôt du dossier de radiation via le guichet unique. Seule l'authentification électronique des documents peut poser question dans certains cas complexes.
Que deviennent les contrats en cours lors de la liquidation ?
Le liquidateur doit procéder à la résiliation ou à l'exécution de tous les contrats en cours (baux commerciaux, contrats de travail, contrats fournisseurs, abonnements). Certains contrats se poursuivent jusqu'à leur terme naturel, d'autres doivent faire l'objet d'une résiliation anticipée avec éventuellement paiement d'indemnités. L'inventaire de tous les engagements contractuels est une priorité dès la nomination du liquidateur.
La liquidation a-t-elle des conséquences fiscales pour les associés ?
Oui. Le boni de liquidation perçu par les associés personnes physiques est imposé selon le régime des revenus de capitaux mobiliers, après application d'un abattement de 40% et prélèvements sociaux de 17,2%. Pour les associés personnes morales, le boni constitue un produit imposable à l'impôt sur les sociétés. Il est fortement conseillé de consulter un expert-comptable ou un avocat fiscaliste avant de répartir le boni.