Créations d’entreprises en mai 2025 : une stabilisation globale, des dynamiques sectorielles contrastées

Entre avril et mai 2025, les créations d’entreprises progressent très légèrement, avec une hausse de +0,5 % selon les dernières données publiées par l’INSEE. Cette évolution modeste confirme une stabilisation globale des niveaux de création observés depuis 2024. Toutefois, derrière cette apparente stabilité, les dynamiques divergent fortement d’un secteur à l’autre : certains domaines enregistrent une embellie notable, tandis que d’autres connaissent un recul marqué.

La forme juridique la plus plébiscitée par les créateurs reste l’entreprise individuelle au régime de la micro-entreprise, qui continue de représenter une large majorité des créations. Cette tendance confirme l’attrait pour des démarches simplifiées et une gestion allégée, en phase avec les besoins d’agilité des nouveaux entrepreneurs.

Voici les principaux enseignements à retenir du rapport de l’INSEE sur les créations d’entreprises au mois de mai 2025.

Mai 2025 : les créations d'entreprises marquent le pas

Avec 95 350 entreprises créées en mai 2025, la dynamique entrepreneuriale française semble ralentir après un mois d’avril plus vigoureux. L’augmentation par rapport à avril reste modeste : + 0,5 %, soit seulement 448 entreprises supplémentaires (94 902 en avril). Ce léger frémissement contraste avec la forte progression enregistrée le mois précédent (+ 4 %).

Un niveau stable par rapport à 2024, mais bien supérieur à 2023

En glissement annuel, le volume de créations reste quasiment inchangé : 95 350 créations en mai 2025 contre 95 150 en mai 2024. En revanche, le bond est net sur deux ans : en mai 2023, seules 83 129 entreprises avaient vu le jour.

Ce chiffre de mai 2025 constitue d’ailleurs un record historique en volume brut, jamais atteint jusqu’alors.

Des indicateurs toujours légèrement positifs

À court et moyen terme, les chiffres confirment une stabilité dynamique :

• Sur 3 mois glissants (mars à mai), on recense 284 475 créations contre 280 531 sur la même période en 2024 : une hausse de + 0,3 %.
• Sur 12 mois glissants, le cumul atteint 1 111 438 créations contre 1 103 860 un an plus tôt : une progression de + 0,7 %.

Un léger recul sur les cinq premiers mois de l'année

En revanche, si l’on considère la période allant de janvier à mai, la tendance s’inverse légèrement. Les créations cumulées atteignent 482 995 en 2025, contre 485 376 à la même période en 2024. Cela représente une baisse contenue de – 0,5 %, qui témoigne d’un essoufflement progressif de l’élan entrepreneurial au fil des mois.

Les données publiées par l’INSEE traduisent un climat de vigilance : l’année 2025 confirme pour l’instant un palier élevé mais fragile en matière de création d’entreprises. Si le volume reste historiquement haut, les signaux d’une stabilisation — voire d’un tassement — ne peuvent plus être ignorés. À surveiller de près dans les prochains mois.

Quel type d’entreprise est le plus souvent créé en 2025 ?

Le régime de la micro-entreprise reste, sans surprise, le format le plus plébiscité par les créateurs d’entreprise. Bien qu’il ne s’agisse pas d’un statut juridique à proprement parler — mais d’une option fiscale applicable aux entreprises individuelles —, il est désormais devenu un indicateur central dans les statistiques de l’INSEE.

En mai 2025, près de deux créations sur trois relèvent du régime micro-entreprise (64,6 %), confirmant sa popularité. Cette part est en léger recul par rapport à avril (65,0 %) et surtout comparée à mai 2024, où elle atteignait 65,5 %. Toutefois, à l’échelle annuelle (de juin 2024 à mai 2025), la proportion reste stable (64,6 %).

Les sociétés progressent légèrement sur l’année

Les sociétés, qui représentent le second grand type de création, poursuivent leur progression en 2025. En mai, elles représentent 26,0 % des créations, contre 24,5 % un an plus tôt. Cela confirme un regain d’intérêt pour les structures sociétaires, souvent choisies pour des projets plus ambitieux ou pour la séparation entre patrimoine personnel et professionnel.

Sur les trois derniers mois (mars à mai 2025), leur part atteint 26,6 %, et même 26,1 % sur 12 mois glissants.

L’entreprise individuelle hors micro-entreprise retrouve du terrain

Enfin, les entreprises individuelles classiques — c’est-à-dire soumises au régime réel d’imposition — représentent une part plus réduite, mais en nette hausse en mai 2025. Elles comptent pour 9,4 % des créations, contre seulement 8,3 % en avril. Ce retour correspond peut-être à une volonté de bénéficier d’un régime fiscal plus adapté à certains secteurs d’activité.

Cette forme juridique représentait 10,0 % des créations en mai 2024, et 9,3 % sur 12 mois glissants. En moyenne, sur les trois derniers mois de 2025, elle atteint 8,7 %.

Répartition des créations par type d’entreprise (en %)

Quelles sont les activités qui attirent le plus les créateurs d’entreprise en mai 2025 ?

En mai 2025, le nombre total de créations d’entreprises progresse légèrement par rapport à avril, avec 95 350 nouvelles entreprises enregistrées (+0,5 %). Cette évolution globale masque cependant des dynamiques très contrastées selon les secteurs.

Commerce, industrie, santé : les locomotives du mois

Le secteur du commerce signe la plus forte progression en volume : +688 créations, soit une hausse de +4,9 % en un mois. Cette tendance confirme l’attrait constant pour ce secteur, déjà en forte croissance en avril (+823 créations, soit +6,4 %).

L’industrie poursuit également son redressement avec +183 créations en mai (+3,3 %), après une poussée de +11,9 % le mois précédent. Une évolution notable dans un domaine généralement moins représenté parmi les indépendants.

Autre secteur en forte dynamique : l’enseignement, la santé et l’action sociale, avec une hausse de +268 créations (+3,1 %), preuve que les métiers du soin et de l'accompagnement continuent d’attirer de nombreux professionnels, notamment via des structures indépendantes.

Transports, construction : des reculs sensibles

Le revers de la médaille concerne le secteur des transports et de l’entreposage, en net recul avec -574 créations (–5,6 %). Une baisse brutale après un bond spectaculaire de +20,5 % en avril. Ce reflux pourrait traduire un effet de saturation ou un ajustement conjoncturel après des pics de création liés aux plateformes logistiques et VTC.

La construction enregistre également une baisse significative : –302 créations (–4,3 %), ce qui peut refléter les tensions persistantes dans le bâtiment (coût des matériaux, durcissement du crédit immobilier, baisse de la demande dans le neuf).

Tableau comparatif des créations par secteur (mai vs avril 2025)

Création d’entreprise : le rôle incontournable des annonces légales

En parallèle de cette dynamique de création d’entreprises observée en mai 2025, rappelons que de nombreuses démarches restent obligatoires pour officialiser juridiquement une nouvelle structure. Parmi elles, la publication d’une annonce légale constitue une étape incontournable pour les sociétés (SARL, SAS, SA, etc.) lors de leur constitution. Cette formalité vise à assurer la transparence vis-à-vis des tiers, en rendant publiques les principales informations juridiques de l’entreprise : dénomination, forme sociale, capital, siège, dirigeants, objet social, etc.

Bien que les micro-entreprises – qui représentent encore près de deux tiers des créations – en soient dispensées, les entreprises créées sous forme de société (près de 26 % des créations en mai 2025) doivent impérativement publier cette annonce dans un journal habilité, ou sur une plateforme spécialisée. Depuis 2021, la dématérialisation et la baisse tarifaire progressive facilitent cette démarche, essentielle pour finaliser l’immatriculation auprès du RNE.

Malgré la prédominance de la micro-entreprise, le volume élevé de créations en mai 2025 implique un nombre significatif d’annonces légales de création d'entreprise publiées. Celles-ci demeurent un indicateur précieux de l’activité entrepreneuriale, en plus d’être une obligation réglementaire.