Créations d’entreprises en France : état des lieux au mois de septembre 2025
Le dernier rapport publié par l’INSEE confirme un ralentissement du rythme entrepreneurial en France. Après plusieurs mois de hausse, les créations d’entreprises marquent un recul en septembre 2025. Une baisse mensuelle notable comparé à l'évolution des créations d'entreprises de mois d'août 2025, mais qui ne remet pas en cause la dynamique observée sur l’ensemble de l’année.
Un repli mensuel de – 2,7 %
En septembre 2025, 99 854 entreprises ont été créées, contre 102 639 en août 2025. En un mois, le volume de nouvelles structures diminue donc de – 2 785 créations, soit – 2,7 %. Ce niveau revient à celui observé en juillet 2025, qui comptabilisait 99 903 créations.
Un recul qui masque une progression annuelle importante
Malgré ce ralentissement conjoncturel, les créations restent élevées par rapport à l’année précédente. En septembre 2024, la France enregistrait 88 732 nouvelles entreprises. La progression est donc de + 11 122 créations en un an, soit une hausse de + 12,5 %.
En élargissant la comparaison sur deux ans, le constat reste positif : en septembre 2023, le pays dénombrait 93 218 créations d’entreprises, ce qui représente + 6 636 créations et une hausse de + 7,1 % par rapport à cette période.
Une dynamique solide sur les périodes glissantes
Sur les 3 derniers mois (juillet à septembre 2025), le cumul des créations progresse de + 11,5 % par rapport à la même période un an plus tôt.
La tendance reste également positive sur les 12 derniers mois (+ 2,7 %) et sur les 9 premiers mois de 2025 (+ 3,4 %). L’activité entrepreneuriale se maintient donc à un niveau supérieur à celui des années précédentes, malgré les fluctuations mensuelles.
La micro-entreprise reste la forme privilégiée
Sans surprise, le régime de la micro-entreprise continue de dominer très largement les créations. Il devance les sociétés et l’entreprise individuelle au régime réel, confirmant son attractivité pour les porteurs de projets.
Ces chiffres montrent un écosystème entrepreneurial toujours dynamique, porté par un socle solide de nouvelles initiatives, même si le mois de septembre marque une respiration dans la courbe de croissance.
Répartition des créations d’entreprises par type : septembre 2025 en chiffres
Au-delà du volume global des créations, l’INSEE analyse la nature des entreprises qui voient le jour. Il ne s’agit pas ici d’un classement par forme juridique, mais par configuration d’exploitation : micro-entreprises, sociétés ou entreprises individuelles soumises à un régime réel. Cette distinction permet de mieux comprendre les choix des créateurs d’entreprise selon la fiscalité ou l’organisation souhaitée.
Au sein de l’entreprise individuelle, l’Institut sépare les structures ayant opté pour le régime micro (micro-BIC ou micro-BNC) de celles relevant d’un régime réel d’imposition (déclaration contrôlée ou réel simplifié/normal).
Part des créations d’entreprises selon le type
| Type d’entreprise | Septembre 2025 | Août 2025 | Juil. - Sept. 2025 | Janv. - Sept. 2025 | Oct. 2024 - Sept. 2025 | Septembre 2024 |
|---|---|---|---|---|---|---|
| Micro-entreprise | 69,4 % | 67,9 % | 66,6 % | 65,2 % | 64,9 % | 69,0 % |
| Sociétés | 21,8 % | 23,3 % | 23,9 % | 25,6 % | 25,9 % | 21,5 % |
| Entreprise individuelle (régime réel) | 8,8 % | 8,8 % | 9,5 % | 9,2 % | 9,2 % | 9,5 % |
Ce qu’il faut retenir
En septembre 2025, plus de deux créations d’entreprises sur trois relèvent de la micro-entreprise. Ce modèle reste la configuration préférée des créateurs, en raison de sa simplicité administrative et fiscale.
Les sociétés arrivent en deuxième position, avec un peu plus d’une création sur cinq. Leur part reflue légèrement en septembre, mais reste plus élevée sur les périodes longues, notamment sur neuf ou douze mois glissants.
Enfin, l’entreprise individuelle au régime réel représente moins d’une création sur dix. Sa part reste stable d’un mois à l’autre, preuve que ce choix s'adresse à un public plus spécifique, souvent tourné vers une activité nécessitant des charges ou investissements à déduire.
Globalement, la répartition reste régulière : les proportions évoluent peu d’un mois à l’autre, confirmant une structure entrepreneuriale désormais bien installée.
Évolution des créations d’entreprises par secteur d’activité
La dynamique entrepreneuriale n’est pas uniforme selon les secteurs. En septembre 2025, seuls deux domaines échappent au repli général des créations d’entreprises : l’industrie et le secteur enseignement – santé – action sociale. Tous les autres enregistrements affichent un recul, parfois marqué.
L’industrie progresse de + 3,5 %, tandis que les activités liées à l’enseignement, la santé et l’action sociale gagnent + 1,6 %. À l’opposé, le transport et l’entreposage subissent la baisse la plus forte (– 6,4 %), suivis du commerce (– 5,1 %) et de l’hébergement-restauration (– 4,4 %).
Tableau des créations par activité économique
| Domaine d’activité | Septembre 2025 | Août 2025 | Évolution (nombre) | Évolution (%) |
|---|---|---|---|---|
| Industrie | 6 463 | 6 242 | + 221 | + 3,5 % |
| Construction | 7 357 | 7 631 | – 274 | – 3,6 % |
| Commerce ; réparation d’autos et motos | 15 020 | 15 834 | – 814 | – 5,1 % |
| Transports et entreposage | 9 165 | 9 787 | – 622 | – 6,4 % |
| Hébergement et restauration | 3 914 | 4 095 | – 181 | – 4,4 % |
| Information et communication | 6 273 | 6 630 | – 357 | – 5,4 % |
| Activités financières et d’assurance | 2 483 | 2 570 | – 87 | – 3,4 % |
| Activités immobilières | 3 382 | 3 403 | – 21 | – 0,6 % |
| Soutien aux entreprises | 26 038 | 26 358 | – 320 | – 1,2 % |
| Enseignement, santé, action sociale | 9 120 | 8 974 | + 146 | + 1,6 % |
| Services aux ménages | 10 638 | 11 116 | – 478 | – 4,3 % |
| TOTAL | 99 854 | 102 639 | – 2 785 | – 2,7 % |
Analyse rapide
Le mois de septembre confirme un contraste net entre les secteurs. L’industrie se distingue comme le moteur de croissance du mois, tandis que les services liés au transport, au commerce ou à l’hébergement subissent une correction marquée. Le recul généralisé des créations confirme que le ralentissement entrepris depuis l’été touche une majorité d’activités économiques.
Focus : l’annonce légale, un passage obligatoire pour certaines créations d’entreprises
Si la micro-entreprise domine très largement les créations en septembre 2025, il ne faut pas oublier que toutes les formes d’entreprises ne suivent pas les mêmes obligations de formalités. L’un des éléments clés qui distingue les sociétés des autres statuts est la publication d’une annonce légale de constitution de société.
Qui doit publier une annonce légale lors de la création d’entreprise ?
La publication d’une annonce légale concerne uniquement les sociétés : SAS, SASU, SARL, EURL, SCI, etc. Les micro-entrepreneurs et les entreprises individuelles – qu’elles soient au régime micro ou réel – ne sont pas concernés.
En septembre 2025, les sociétés représentent 21,8 % des créations d’entreprises. Autrement dit, plus d’une création d’entreprise sur cinq implique la rédaction et la publication d’une annonce légale.
Pourquoi l’annonce légale est-elle obligatoire ?
Elle a pour objectif d’informer publiquement les tiers (administration, concurrents, partenaires, banques…) de la naissance d’une nouvelle société. Elle fait partie des formalités légales indispensables pour obtenir le Kbis.
Sans cette publication, l’immatriculation au registre du commerce et des sociétés (RCS) ne peut pas être finalisée.
Que doit contenir une annonce légale de création ?
Les mentions sont strictement encadrées par la loi. Elles doivent notamment inclure :
- la dénomination sociale de l’entreprise,
- la forme juridique (SAS, SARL…),
- le montant du capital social,
- l’adresse du siège social,
- l’objet social,
- la durée de la société,
- l’identité des dirigeants,
- le greffe d’immatriculation.
Coût et évolution depuis 2021
Depuis le 1er janvier 2021, le tarif de l’annonce légale n’est plus calculé au nombre de lignes mais sous forme de tarif forfaitaire, différent selon la forme juridique et le département.
Ce changement a permis de réduire le coût moyen pour les créateurs tout en harmonisant les pratiques. Par exemple, une annonce légale de création d’une SAS coûte moins cher aujourd’hui qu’avant la réforme.
Un point de vigilance : la cohérence des informations
Les mentions figurant dans l’annonce légale doivent être strictement identiques à celles présentes dans les statuts. La moindre erreur (adresse, objet social, capital, dirigeant) entraîne un rejet au greffe et une nouvelle publication payante.
Dans un contexte où les créations d’entreprises restent élevées malgré un léger repli, la maîtrise de ces formalités reste un enjeu fort, surtout pour les 21,8 % de créateurs qui choisissent la forme sociétaire.